LES AMAS DANS LES RUINES DES AFFAMÉS
Dans cette installation, on y célèbre par d’étrange rituels, la dissection des faux-semblants. Avec l’usage de stratégies d’autoreprésentation, les actions de l’artiste se mélangent à une symbolique travaillée par le médium de la peinture. Les corps féminins numériquement multipliés articulent une pluralité de mises en scène qui proposent des mythologies féminines contemporaines, voire féministes. Ici, l’artiste nous plonge au cœur d’une fête où ses gestes se retrouvent soumis aux objets occupant cet espace : costumes, objets festifs, iPhone et outils de cuisine. Annie Baillargeon étale sous nos yeux l’envers du décor comme un contexte ambigu, sujet à une flexibilité et une insouciance divulguant certaines réalités cachées. Sous l’aspect de l’illusion, la célébration apporte ici son lot de cicatrices et de tragédies : le rapport à l’image, la beauté, l’anorexie, la boulimie, l’avortement, la dépendance, le viol et la toxicomanie. Dans une approche près de l’autofiction, l’artiste dévoilent sous les paillettes de son décor, un amas de témoignages issu des vécus de son entourage féminin et de sa propre expérience. Dans la vague du mouvement #metoo ces œuvres ont été réfléchies et performées en guise d’auto-guérison.