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Le travail d’Annie Baillargeon affirme des états de transition et de déclin à l’aune de préoccupations féministes. Dans une démarche multidisciplinaire prenant la performance comme moteur principal, elle a recours à des stratégies d’auto-représentation qui relatent un corps performatif en interaction avec son environnement immédiat. Ses images, vidéos et performances intègrent des codes de l’autofiction dans des environnements photographiques ou installatifs afin de construire un ensemble en mutation. Entre les différents médias utilisés et les multiples antagonismes des réalités humaines, féminines, maternelles qui la traversent, elle compose des mises en scène autofictionnelles qui réinscrivent et réinventent sa relation au monde pour y trouver un équilibre. Sans se restreindre à la binarité de genre, Baillargeon fragmente, multiplie et disloque l’image de sa personne en plaçant des personaes dans des environnements qui évoquent des dimensions politiques, psychologiques et écologiques. Symptômes d’un monde dysphorique, figures de l’oppression qui s’immiscent dans nos vies privées et publiques, ces personaes se retrouvent contraintes à agir parfois contre et parfois avec leur environnement.  Chaque œuvre apparaît comme une scène où l’artiste raconte d’un point de vue personnel la constitution de ce déséquilibre et le besoin de réapprendre à respirer face à ce qui nous arrive. Dans cette imagerie foisonnante, les gestes, les accessoires et les costumes sont autant d’agents de transformation du corps qui permettent à l’artiste de déplacer les regards et de déjouer les attentes pour les remanier. S’habiller, se mouvoir, s’exposer devient un vecteur politique par lequel s’invente une liberté.

Annie Baillargeon’s work frames states of transition and decline through feminist concerns. Her multidisciplinary approach, rooted in performance, relies on self-representational strategies to show a performative body in interaction with its surroundings. Baillargeon’s images, videos, and performances incorporate an autofictional language into visual and material environments to create an ever-morphing whole. Working across different media and the multiple human, feminine, and maternal antagonisms which constitute her reality, she composes autofictional scenes that bolster and reinvent her relationship to the world in the hope of finding balance. Without confining herself to the gender binary, Baillargeon fragments, multiplies, and scatters her image by staging personas in environments evoking political, psychological, and ecological concerns. Symptoms of a dysphoric world, figures of the oppression which creeps into our private and public lives, these personas find themselves forced to act sometimes with and at other times against their environments. Each work appears like a scene told from an intimate perspective in which the artist narrates this feeling of entanglement and the need to learn how to breathe again in light of what is happening. In her abundant style, gestures, accessories, and costumes recast the feminine body, enabling the artist to disrupt the gazes and expectations in order to reshape them. Dressing up, moving, and exposing oneself become political conduits to invent one’s freedom.

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