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EMBALLAGE ANATOMIQUE

À la fois constat et dénonciation, l’oeuvre d’Annie Baillargeon parle d’une condition féminine qui est l’aboutissement d’une position identitaire inconfortable. La femme est image, sans doute, mais ne se calque plus sur cet idéal qui n’existe que dans la tête de l’homme. Elle est femme en soi pour soi. C’est cette intimité multiple et polyforme que l’on voit exposée, blessée et manipulée. À travers le corps représenté, l’otage, c’est aussi celui qui regarde. 

Jean-François Caron

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La maison, 20111-21

 Impression numérique

Crédit: Étienne Boucher

La réification ou objectivation réitérée de la femme, perçue d’abord par sa dimension purement physique, puis par la froide évocation de son anonymat, et enfin par sa puissante présence comme motif de composition, souligne le statut problématique (et manifestement toujours d’actualité) du sujet. Dans une dynamique immanente, toujours basée sur une tension latente, les assemblages suggèrent des relations d’équilibre, de conflit, d’éphémère, d’infini ou de leurs contraires. Ce qui frappe dans plusieurs tableaux, c'est le mouvement statique -- la dynamique dans la stabilité --, ainsi que le message épuré d'une fragilité tourmentée. L’artiste nous offre des orchestrations visuelles complexes : où le gestuel ne se décode pas facilement; où l’individuel et le collectif ne sont pas toujours associés dans un ballet harmonieux; et, finalement, où les questions liées à la culture de masse, aux médias, à la tradition, à l’identité. Grâce à son travail basé sur la disjonction entre l’être et le paraître, cette artiste nous invite dans son univers imaginaire. L’intérêt du jeu est double, il repose à la fois sur une interaction entre les objets, que l’on donne à voir, et les consommateurs de ces objets d’art et la variété de leurs expériences et réactions. Ce que montre, en fin de compte, la grande palette de l’artiste; elle réussit à nous aiguillonner en nous poussant à disséquer son « Emballage anatomique » pour révéler l’enchevêtrement des sens cachés de ce que l’on perçoit dans ce corpus visuel.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                               Texte: Lise Gaboury-Diallo

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Posture, 2014-21

 Performance photo

Crédit: Étienne Boucher

La roche.tif

PRESSES

Post-partum, 2014-21

 Performance photo

Crédit: Étienne Boucher

MONOGRAPHIE / ANNIE BAILLARGEON

EMBALLAGE ANATOMIQUE

Jean-François Caron

Quelques effleurements /A Few Ligh Touches

Julie Boivin

Ornamental extremes: Formlessness in Annie Bai llargeon’s work
and 18th-century rocail art

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